Sidi Bel Abbès : Le Festival du raï débute lundi

La capitale de la Mekara, Sidi Bel-Abbès,  vivra, à compter de lundi, aux rythmes enivrants et chaloupés de la chanson  raï, à l’occasion de la 6ème édition du festival national dédié à ce genre musical  controversé.       

lotfi attar ph souhil 05Six plateaux composés des vedettes les plus en vue de la chanson raï  seront au menu de ce festival devant se poursuivre jusqu’au samedi prochain,  au grand bonheur des milliers d’adeptes et de fans du raï, qui viendront des  wilayas limitrophes voir et écouter leurs idoles.  Les plateaux sont aussi « savoureux » les uns que les autres. Pêle-mêle,  seront à l’affiche les Khaled, Houari Benchenat, Houari Dauphin, Cheikh Naam,  Abdou, Zahouania,  Lotfi Attar, Chaba Siham, Chaba Dalila, Mazouzi, Lotfi double  canon et bien d’autres noms de la nébuleuse « planète raï ».

 Raïna Raï…

Comme à l’accoutumée, les gradins du stade des trois frères Amarouche  du chef-lieu de wilaya û lieu retenu pour ces soirées – s’avérera exiguë pour  contenir la grande foule, composée essentiellement de jeunes. Les précédentes éditions ont montré l’engouement certain pour ce genre  musical dont font preuve les habitants de Sidi Bel-Abbès, l’un des berceaux  du raï, comme le chantait le mythique groupe de la cité de la Makkera « RaïnaRaï ».  Adulés par leurs fans qui se comptent par millions ou pointés du doigt  par leurs détracteurs, les chanteurs raï ne laissent point indifférents. Leurs  musiques entraînantes et leurs paroles trop souvent crues « chatouillant » les  oreilles s’adressent plutôt au corps qu’à l’esprit. La situation actuelle du raï, ses origines, sa place dans la société  et son devenir seront autant de sujets qui seront abordés lors d’une rencontre  qui regroupera des musiciens, des chercheurs et des critiques à la maison de  la culture de Sidi Bel-Abbès. (APS) 

Blaoui El Houari, la baraka du « Godfather »

C’est un maître. Un cheikh. Une légende vivante du style musical wahrani. Un monument ! 86 ans et au compteur plus de 50 ans de carrière. Ce n’est autre que Blaoui El Houari connu et reconnu par des titres comme H’mama, Zabana, Rani M’hayer…Un grandiose hommage lui a été réservé jeudi 16 février,  à la Salle Ibn Zeydoun d’Alger. Et ce, lors d’une soirée à marquer d’une pierre blanche!

Le Godfather du wahrani Blaoui El Houari ( centre) donnant la bénédiction à ses enfants spirituels Houari Benchenet(à droite) et Baroudi Benkhedda-photo: B.Souhil

Un tribute  à l’endroit du cheikh Blaoui El Houari  organisé sous les auspices du ministère de la Culture et l’Office Riadh El Feth (OREF). Saluant, la carrière, l’œuvre majeure, l’apport de son style ( wahrani) et l’humilité d’un homme majuscule de la musique moderne algérienne puisant sa substantifique moelle du terroir, roots (racines) quoi !
Ainsi, ce fut un concert émouvant qu’on aurait pu baptiser «  Blaoui El Houari and guests ». Puisque qu’il a été souligné par ses enfants…spirituels comme un autre Houari(Benchenet)- le crooner et le Monsieur propre et loyal du raï-wahrani-, Samira Benabi, Baroudi Benkhedda et Houari Oualhaci ( le prénom Houari est très répandu à Oran) qui ont revisité,  pour la circonstance, les morceaux de bravoure tels que Zabana de Cherif Hamani, Wahd Ezzine L’kitou de Abdelkader El Khaldi, H’mama de El Hadj Rabah Deriassa, Biya Dak El Mour du cheikh El Hachemi Bensmir, Rani M’hayer de M’hamed Benyekhlef…Sous la direction orchestrale de Bey Bekaï emmenant une formation   de 11 musiciens( sections à cordes, violons, percussions…).

AMINA, JEUNE FAN DE BLAOUI

Et ce devant un fan-club en pâmoison. La première admiratrice, la ministre de la Culture, Khalida Toumi- hôte de cet événement-, des artistes comme Saïd Hilmi et Djamel Bounab, des aficionados de la première heure et ceux de la nouvelle génération.  Amina, 22 ans, stagiaire en comptabilité au Commissariat au compte à Alger, est venue spécialement pour Blaoui El Houari. «  J’aime le répertoire de Blaoui El Houari. Ainsi que Fadila Dziria ou encore M’hamed El Anka. Tout ce qui est traditionnel. Ce sont mes parents qui m’ont initié cette passion… ». Une preuve patente qu’en Algérie, les jeunes peuvent danser sur du Blaoui El Houari et adorer aussi Lady Gaga.

PAPY FAIT DE LA RESISTANCE

Lors de cet hommage, il eut de moments forts et intenses à l’image du duo formé par Samia Benabi et Baroudi Benkhedda pour le titre Saïf H’lou dont les paroles et la musique sont de Blaoui El Houari, la performance de Houari Benchenet,  avec une « big dédicace » à son père spirituel, où il interprétera  magistralement Djar Aliya El Hem de Abdelkader El Kahldi et Arsam Wahran, une ode déclamée et déclarée, signée par Blaoui El Houari,  à Oran. Du wahrani, pur jus ! Non, du nectar ! En guise, de présent, le « B.(B).King algérien », Blaoui El Houari, au grand bonheur du public, montera sur scène. « Excusez-moi. La voix est un peu fatiguée… » s’adressera-t-il à son bon public en or. Aussi, l’a-t-il délecté avec Asmaâ du cheikh Belthiter Benacha, H’mama chantée aussi en duo( Blaoui- Khaled) sur l’album Ya Rayi (2004) ou encore El Mersem du cheikh El Miloud qui a été aussi un hit de cheb Khaled, en 1981 et le tremplin pour cheb Mami, alors âgé de 14 ans, dans l’émission Alham Wa Chabab. Et puis, ce fut le « jam » !  «  Je vous aime ! Tout le monde ! » remerciera  avec déférence, le maître du wahrani, Blaoui El Houari, son public. La légende continue !


Jam session: Blaoui El Houari, Samia Benabi, Houari Benchenet et la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi-Photo: B.Souhil

Notre B.(B.).King à nous!-Photo:B.Souhil