Blaoui El Houari: hommage à Alger

Un hommage sera rendu au grand maître du wahrani, Blaoui El Houari, le jeudi 16 février à partir de 18h30, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Un « tribute » initié par l’Office Riadh El Feth (OREF)

Blaoui El Houari est  le 23 janvier 1926 à Bidi blel dans le quartier de M’dina jJdida, à Oran, Blaoui El Houari est avec Ahmed Wahby un des précurseurs de ce qui deviendra plus tard le raï moderne. Son apprentissage musical, Blaoui El Houari, le fera grâce à son père Mohamed Tazi, mélomane et joueur de « kouitra » (sorte de guitare) ainsi que son frère Kouider qui lui fera découvrir et aimer les sonorités du banjo et de la mandoline.

Il quitte l’école vers l’âge de 13 ans pour aider son père qui tenait un café situé à l’angle du bain de l’horloge. Il s’occupera de l’entretien du phonographe et de la diffusion des 78 tours produits par les grandes vedettes algériennes et égyptiennes. Avide d’apprendre la musique, il se met à l’écoute des musiciens regroupés autour de Cheikh Bouzembir. Petit à petit et sous l’influence de musiciens oranais, il va s’imprégner de la musique moderne. Un genre qui était prisé par leso Ouled  el agba (désignant des personnes originaires d’un quartier riche d’Oran)  et  qui écoutaient du Paso  doble, tino rossi ou encore Rina Kitty.
C’est aux Folies bergères – devenu plus tard le cinéma Pigalle puis aujourd’hui salle E Feth
que Blaoui remporte un premier prix de radio-crochet.  Ce succès le guidera dans une  voie de modernisateur d’un genre populaire oranais le : bédoui auquel il restera attaché.

Mahieddine Bachtarzi, le mécène

E1942, lors du débarquement américain à Oran, Blaoui El Houari est engagé comme pointeur aux docks du port d’Oran. Il  va alors s’initier au piano et à l’accordéon et reprendra – en compagnie de Maurice El Medioni des succès américains et français. durant les années 40. Il
anime des mariages, des circoncisions et des fêtes familiales, transcrivant, pour la première fois, la musique bédouine avec des instruments modernes notamment en reprenant la célèbre « qacida » – biya dek el môr – écrite par cheikh Bensmir.
En 1943, il fonde avec l’aide de son frère Mazouzi  et de l’arbitre international Kouider Benzelat  son premier orchestre musico-théâtral où l’on retrouve Ablekader Haoues, Boutlélis, Meftah H’mida et Blaoui Kouider. A  l’époque l’orchestre répète  dans un petit local situé boulevard de l’industrie. En  1949, Mahieddine Bachtarzi lui confie la formation et la direction de l’orchestre chargé d’animer, tous les quinze jours durant six mois, la saison de l’opéra d’Oran. Devenu professionnel, il enregistre en 1955 chez Pathé son premier 45 tours où il  reprend le fameux  Rani M’hayaer de Benyekhlef  Booutaleb.

PERE « SPIRITUEL » DE KHALED, BENCHENET…

Tout au long de sa carrière, son répertoire s’enrichira de près de 500 chansons qui influenceront nombre de chanteurs des années 80 dont  Cheb Mami, Houari Benchenet
qui deviendra un de ses plus fervents admirateurs.
Après l’indépendance, il prendra la direction de la station régionale d’Oran de la  RTA
avant de diriger à Alger, en 1967, le Théâtre national algérien. en 1970. Blaoui El Houari
participe durant sept mois à l’animation de l’ensemble musical algérien qui se produisait à l’Exposition universelle d’Osaka, au japon.  Aujourd’hui, l’activité de Blaoui El Houari  se
concentre à la recherche sur les musiques arabo-andalouse et chaâbi et l’enregistrement d’un CDcomposé de nouvelles et anciennes chansons qui devrait sortir en mai 2001.Le  grand mérite de Blaoui aura été de se mettre à l’écoute de grands cheikhs, de les chanter avec talent, sur une musique qui reste fidèle à leur verbe, à leur sensibilité et à leur authenticité. »( dixit Achour Cheurfi)